Biodiversité : pourquoi risquer de rompre sa dynamique ?

Depuis 3 ans, l’île Dumet est fermée pendant la période de nidification des oiseaux : 15 mars au 15 juillet. Cette mesure prise sous forme d’arrêté municipal des maires successifs à la demande de l’association Dumet Environnement et Patrimoine a produit des résultats bénéfiques pour l’avifaune, et plus généralement pour la biodiversité.

Qu’on en juge :

• Les populations nicheuses d’huitriers-pies, de tadornes de Belon sont en progression constantes
• Les nids d’eiders à duvet, 8 à 9, en nette progression, représentent 85% de la nidification de cette espèce en France,
• Les cormorans huppés nidifient à nouveau après l’abandon de l’île depuis une vingtaine d’années
• La colonie de goélands avec ses trois espèces (goéland argenté, goéland brun, goéland marin) restée longtemps constante (91 couples en moyenne) ne fait ainsi plus concurrence aux autres espèces d’oiseaux et n’a plus d’influence néfaste sur la flore par l’eutrophisation des sols comme cela avait été le cas dans le passé quand la colonie était hypertrophiée
• Le gravelot à collier interrompu a de nouveau été observé sur la grève
• La flore montre des signes de renouvellement

Alors les projets de fermeture de l’île l’été, mesure dont on sait qu’elle sera très difficile voire impossible à faire respecter, ne risquent-ils pas de provoquer le retour de l’île à un état de non droit, ne font-ils pas courir un risque majeur au renouveau de sa biodiversité ? Interdire sans sensibiliser ni surveiller depuis le terrain est-il réaliste ?

Comme le rappelle la sagesse populaire « Qui trop embrasse, mal étreint »

C'est pourquoi, un projet global comprenant la protection de la faune et de la flore, la protection et la restauration du patrimoine historique et des études archéologiques, permettrait de faire de cette île un modèle de conservation tout en y associant les élus, les populations côtières avec l'aide de naturalistes contractuels pendant l'été et une surveillance discrète le reste de l'année.