DUMET: la lutte continue contre l'envahissement des chardons

La lutte contre l'envahissement des chardons a connu un nouvel épisode fin mai. Une équipe de techniciens du département -habituellement affectés à l'entretien des routes- et des bénévoles de l'association sont intervenus pour couper et enlever les chardons qui ont envahi une partie de l'île, avant que ces plantes ne grainent…et continuent à se multiplier.

Depuis quelques années les chardons (chardon à petits capitules Carduus tenuiflorus) ont colonisé la partie nord de l’île, particulièrement. entre les deux plages et les forts. Ils ont couvert le sol d’un peuplement extrêmement dense, atteignant par endroit 1,5 mètre de hauteur, sur des surfaces représentent actuellement presque la moitié de l’île.

Plantes des décombres et des friches, elles ont trouvé à Dumet des sols favorables, imprégnés du nitrate provenant des fientes des milliers de goélands qui y ont occupé massivement l’île jusqu’aux années 1990.

Le caractère invasif de leur développement pose deux types de problèmes : privées de lumière, les plantes indigènes, de taille plus réduite, sont soit purement et simplement éliminées soit fortement perturbées dans leur croissance. Il en résulte un appauvrissement de la flore de la zone concernée au bénéfice d’une seule espèce banale.

Par ailleurs, le passage des visiteurs dont la présence est autorisée dans ce secteur de l’île est rendu difficile par la densité et le caractère piquant de cette végétation.

Leur élimination est une des actions programmées par notre association Dumet Environnement et Patrimoine pour restaurer la végétation indigène. Seule une intervention mécanique est susceptible d’atteindre ce résultat : une coupe à la débroussailleuse avant la fructification. La reproduction par les graines (en fait des akènes pourvus d’une aigrette qui favorise une large dispersion) est ainsi rendue impossible. Le caractère annuel ou bisannuel de la plante évite aussi son maintien dans le sol par des organes souterrains.

Les surfaces assez considérables à traiter nécessitent une main d’oeuvre importante ; elle est fournie par les employés du Conseil général qui assurent habituellement l’entretien des routes.

Les bénévoles de l’association se chargent de l’enlèvement des plantes coupées et de leur stockage dans un lieu déterminé (la bergerie) pour éviter le retour au sol des sels minéraux par décomposition des produits de la coupe. Quant au nitrate accumulé dans le sol, son lessivage par les eaux d’infiltration laisse espérer, au fil des années, sa diminution progressive.

Deux opérations auront été menées cette année. Elles seront à renouveler sans relâche pendant plusieurs années : L’expérience a montré que la répétition de ce traitement est indispensable pour éradiquer la plante. Alors pourront repousser les pavots cornus et, espérons-le, bien d’autres belles espèces aujourd’hui disparues.